Pour pratiquer un accompagnement psychothérapeutique, des connaissances en psychologie seules ne suffisent pas. Une méthode d’accompagnement est souhaitable et ma posture de thérapeute est étayée par la Gestalt-thérapie.

La Gestalt-thérapie est une psychothérapie qui fait partie des thérapies dites brèves.

Depuis une trentaine d’années, elle est devenue l’une des psychothérapies les plus répandues à travers le monde avec la psychanalyse et les thérapie cognitivo-comportementales.

Le terme vient du mot allemand Gestalten qui signifie « mettre en forme, donner une structure », au sens élargi : une signification. Cette psychothérapie a été créée au début des années 50 par le psychiatre et psychanalyste allemand Frederick Perls – et ses collaborateurs Laura Perls et le new yorkais Paul Goodman. Ils se sont appuyés sur les travaux de la Gestalt-psychologie et de la pensée existentialiste pour créer cette méthode psychothérapeutique.

De la même façon qu’il n’existe pas une psychanalyse, il n’existe pas une Gestalt-thérapie mais des Gestalt-thérapies. Plusieurs branches se sont déployées depuis son émergence : certaines s’inspirent davantage de la psychanalyse, d’autres sont plus axées sur les interventions corporelles, la dynamique ou bien la créativité ; d’autres encore s’enracinent dans la phénoménologie ou la Daseinanalyse.

La Gestalt ne propose pas d’interprétations à partir d’une grille de lecture qui va vous dire comment vous devez être. Le thérapeute soutient un processus qui va permettre à la personne en thérapie non seulement de comprendre ce qui l’empêche ou fait souffrance mais aussi de trouver en elle les ressources pour se libérer de cela.

Plus concrètement, 

plutôt que de focaliser uniquement sur pourquoi la personne est bloquée ou en souffrance, la Gestalt-thérapie que je pratique s’attache aussi à explorer le comment, à partir de ce qui est ressenti, pensé, vécu dans l’ici et maintenant de la séance.

Je vais porter une attention particulière à ce qui est dit en réhabilitant la dimension corporelle. Je vais être en « résonnance corporelle » et dévoiler mon propre ressenti pour élaborer des pistes de sens avec la personne en thérapie afin de remobiliser ce qui est figé, bloqué, enlisé. On sait aujourd’hui l’importance du non-verbal et de l’inter-corporalité et la Gestalt-thérapie propose d’y porter un focus pour faire émerger l’élaboration d’un signification et d’un besoin.

La solution n’est donc pas définie préalablement mais recherchée ensemble et je vais ajuster mes propositions et soutenir le processus jusqu’à sa résolution.

Bien entendu les autres dimensions ont toute leur place : les fantasmes, les pensées, les images, l’histoire et le passé de la personne en thérapie. Nous explorons aussi les loyautés et croyances sur soi-même et les autres qui peuvent créer des absences dans votre propre auto-soutien.

Pour remobiliser votre pensée, vos croyances et vos ressources, nous pouvons nous mettre en mouvement par le biais d’une expérimentation. Dans cet aspect, la Gestalt-thérapie peut s’apparenter à l’Art-thérapie mais le processus et le focus sont différents. L’accent est maintenu sur le comment ici et maintenant.

Cela peut être un jeu de rôles, un dialogue avec certaines parties de vous-même, un rêve éveillé mais aussi un travail plus corporel que je vais accompagner. Cette expérimentation peut avoir comme vertu, par exemple, une libération d’un affect ou d’un trop plein confus qui va apporter du soulagement et une mise à distance. Mais ce n’est pas l’objectif final. Ce n’est pas parce que l’on se sent mieux que tout est réglé. La visée de l’expérimentation n’est pas non plus de « réussir » l’exercice mais de se laisser découvrir la manière dont l’expérience est vécue, d’explorer les blocages éventuels, les pudeurs, le rapport au regard d’autrui, de regarder comment vous traversez cette expérience. Le résultat peut éventuellement être regardé et vous et vous seul êtes invité à en dire ce que vous en voyez et ce que vous en pensez, dans une forme de découverte de parties de vous-même.

Cette forme de travail permet de libérer les images intérieures, de déployer l’imagination, la concentration, l’intuition et les émotions. La créativité est une manière toujours merveilleusement féconde de nous affranchir du mental et de nos représentations (« il faut », « je dois », je suis ») pour remobiliser nos ressources.

L’hypnose et l’EMDR peuvent être également intégrés au cours de la thérapie si je l’estime pertinent mais rien n’est jamais obligé.